La notion d’intelligence en didactique professionnelle (épisode 2)

Une conduite intelligente, qu’est-ce que c’est ? Relecture de l’ergonome Maurice de Montmollin.

 

Dans son article de 1992, cité, dans le texte précédent, Pierre Pastré utilise l’expression de « conduite intelligente ». On retrouve cette expression en ergonomie et en psychologie du travail, disciplines qui sont une des sources d’inspiration et des cadres de références de la didactique professionnelle.

Revenons à un texte important qui est le livre de l’ergonome Maurice de Montmollin, contemporain de la période de création de la didactique professionnelle, intitulé : « L’intelligence de la tâche »[1]. Maurice de Montmollin s’est intéressé à la formation, comme les psychologues du travail, Jacques Leplat et Annie Weill-Fassina, ou, plus avant encore, Faverge et Ombredane, qui ont inauguré la tradition de l’ergonomie dite de langue française, et ont développé l’idée selon laquelle l’analyse du travail et l’intérêt porté à l’activité des travailleurs sont indispensables à l’intervention ergonomique et à la conception de la formation. L’un de ses ouvrages, précédant L’intelligence de la tâche est consacré à l’analyse du travail pour la formation[2]. Il figure donc parmi les précurseurs de la didactique professionnelle.

Dans son livre ; publié en 1986, l’expression « l’intelligence de la tâche » est convoquée, dans un contexte de transformation du travail, en rupture avec le cadre de l’organisation taylorienne du travail et des évolutions technologiques. C’est donc bien, dans une première approche, la tâche, qui est qualifiée d’intelligente et c’est parce qu’elle est intelligente, qu’elle requiert de la part des opérateurs (ceux qui travaillent, dans le vocabulaire de l’ergonomie) des conduites intelligentes. De Montmollin prend la précaution de souligner que l’intelligence de la tâche n’apparaît pas avec les systèmes, les machines et l’informatique des années 1980 : « Ce n’est pas qu’hier le travail n’exigeât aucune intelligence, et que tout ouvrier fut nécessairement muni de gros bras et d’une petite tête. Chacun sait que toute tâche, fut-elle classée « manuelle », exige de l’intelligence. Mais à l’évidence les nouvelles technologies ont transformé la nature des composantes mentales de toutes les tâches. » (P.8) Il précise un peu plus loin ce qui, pour lui, et l’ergonomie, est alors en jeu, lorsque le travail « comporte une composante intellectuelle prédominante » en raison des « progrès des nouvelles technologies » : « Plus précisément, parce que les problèmes soulevés par ces progrès sont trop souvent sous-estimés ou mal résolus. Problèmes mal résolus, par exemple dans le nucléaire, où les incidents mineurs sont fréquents, et où l’on craint toujours un accident comme celui de Three Mile Island, que l’association de l’intelligence des ordinateurs avec celle des opérateurs ne suffit pas à éviter. Problèmes sous-estimés, très souvent, en ce qui concerne la conduite et la surveillance d’innombrables dispositifs plus ou moins automatisés. (…) Problèmes enfin des répercussions des nouvelles tâches sur les travailleurs eux-mêmes, soit qu’on parle de fatigue et de charge mentale, soit qu’on parle de compétence insuffisante, et de la conscience de cette insuffisance. » (P.9) La fin de ce passage porte sur la compétence, et est significative de l’intérêt de Montmollin pour cette question.

Plus globalement, ce sont les aspects « mentaux » ou « intellectuels » du travail qui intéressent De Montmollin, dans son livre et les défis que l’intelligence du travail pose à l’analyse du travail pour l’ergonome et le formateur.

Dès l’introduction, De Montmollin apporte des éléments de définition de ce qu’est l’intelligence de la tâche, et on peut constater qu’elle est fondée sur deux caractéristiques associées : « les tâches complexes » et « les problèmes à résoudre ». On trouve ainsi une grande proximité entre Pastré et De Montmollin. Avec humour, il intitule l’un de ses paragraphes : « la complexité des tâches complexes et des conduites complexes. » (p IV).

Il précise aussi ce que sont les caractéristiques des tâches complexes, dont nous ne présenterons pas ici le détail, mais les principaux traits : multiplicité des variables, évolution des variables, interconnexion et articulation des variables, simultanéité des tâches, interaction du système avec l’opérateur, (qui, par son action, peut modifier les évolutions des variables du système), caractère aléatoire et surprenant des événements, symbolique, durée et hystérésis des actions (lorsque les phénomènes peuvent évoluer lentement et souterrainement), pluralité des opérateurs.

Ces caractéristiques ne s’appliquent certainement pas seulement aux situations de travail touchées par l’évolution des technologies, même à l’époque où De Montmollin écrit son livre. Elles nous sont, en tous les cas, très utiles, car elles constituent des catégories d’observation et d’analyse du travail, de tout travail, en particulier du point de vue des compétences et de la formation. En effet, dans une perspective d’analyse didactique professionnelle, chacune des caractéristiques proposées par De Montmollin, est une caractéristique critique, du point de vue des exigences « intellectuelles » pour reprendre ses termes, et par conséquent, de la compétence de ceux qui travaillent avec ces caractéristiques, et, donc, in fine, constituent des caractéristiques critiques pour la formation. Une partie de ces caractéristiques seront reprises dans les travaux de l’ergonomie cognitive et notamment pour définir les situations à environnements dynamiques.

Aux tâches complexes, répondent « les conduites complexes ». On peut s’amuser un peu avec l’expression employée par De Montmollin en se disant que certaines conduites complexes ne répondent pas nécessairement à la complexité et pourraient même accroître encore la complexité de la tâche et en réduire les possibilités de résolution. Dans la vie et dans le travail, on peut même observer des conduites complexes pour des situations simples qui ne produisent généralement rien de bon. Mais revenons à De Montmollin et à ce qu’il entend par conduites complexes qu’il définit ainsi : détection et discrimination des informations, décodage et codage, planification des actions et donc anticipation, prises de décision dans l’incertitude, travail en temps partagé dû à la simultanéité des tâches, résolution de problème, diagnostic par lesquels il s’agit de comprendre une situation plutôt que d’appliquer une procédure, de poser le problème avant de le résoudre. (p.VI). De Montmollin parle enfin « de l’impossible compétence, c’est ainsi qu’on pourrait baptiser l’objectif aujourd’hui assigné aux opérateurs confrontés aux tâches complexes. Il leur est demandé d’être tout à la fois les exécutants très scrupuleux des procédures officielles, souvent nombreuses, et contradictoirement, d’être capables de diagnostics pertinents et de procédures alors par eux-mêmes inventées. Il s’agit d’heuristiques, non seulement d’algorithmes. » (pVII).

Bien qu’il revienne plus loin sur l’importance de la résolution de problème comme tâche et comme activité, la liste qu’il propose ici, de ce qui correspond à conduite intelligente ne s’y réduit pas, et cela nous intéresse. C’est l’ensemble de ces activités intelligentes qui supposent donc une attention dans l’analyse du travail et dans la conception et la conduite de la formation. Même si la résolution de problèmes est, comme le souligne Pastré, en même temps une forme d’action à développer par la formation et un moyen didactique pour le faire, d’autres formes d’activité sont en jeu dans le développement de l’intelligence professionnelle et dans celui de l’intelligence tout court.

De Montmollin adopte une définition de Maurice Reuchlin des « conduites intelligentes » : « les conduites peuvent être aujourd’hui définies comme un ensemble d’actes (…) caractérisés par l’organisation que leur impose la fin poursuivie, consciemment ou non, rationnellement ou non, par l’organisme. » (p.22). De Montmollin utilise aussi les termes de « composantes intelligentes de l’activité ou les activités intelligentes, de l’opérateur, les procédures et les méthodes mises en œuvre lorsqu’il s’efforce d’accomplir une tâche. » (p.63)

Il précise enfin plusieurs points essentiels, à propos de la résolution de problèmes. Tout d’abord, il écrit « … à vrai dire toute tâche présente à l’opérateur des « problèmes » à résoudre, y compris celles qui apparaissent les plus routinières, dans la mesure où aucune tâche n’est jamais exactement identique à elle-même dans le temps, ce qui oblige l’opérateur – lui-même d’ailleurs en évolution – à s’adapter en permanence à une situation toujours plus ou moins un peu nouvelle. » (p.73) Il poursuit en écrivant que : « Il convient d’être ici un peu plus restrictif dans la définition des conduites de résolution de problème, afin d’éviter que ces conduites ne finissent par correspondre à n’importe quelle tâche, ce qui interdirait de les analyser efficacement. »

Enfin, il en vient au cœur de la question de l’intelligence professionnelle : « Commençons par une apparente évidence : il y a résolution de problème lorsqu’il y a problème à résoudre. Autrement dit, (ce qui est moins évident) lorsque l’opérateur ne connait pas parfaitement, au début de son travail, les procédures pour parvenir à la résolution de son problème (…) qui implique donc une certaine invention de la part de l’opérateur qui doit se créer son propre chemin pour atteindre le but fixé. » (p.74).

De Montmollin dont le livre est contemporain des débuts de la didactique professionnelle, apporte ici un certain nombre d’éclairages sur ce qui peut être entendu comme l’intelligence professionnelle. Dans l’idée de créer son propre chemin pour atteindre le but fixé, s’exprime l’enjeu de développement de la formation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] De Montmollin, M. 1986. L’intelligence de la tâche. Berne ; Peter Lang.

[2] De Montmollin, M. 1974. L’analyse du travail, préalable à la formation. Paris ; Armand Colin.

Philippe Inowlocki, psychologue social

La notion d’intelligence en didactique professionnelle (épisode 2)

Une conduite intelligente, qu’est-ce que c’est ? Relecture de l’ergonome Maurice de Montmollin.

 

Dans son article de 1992, cité, dans le texte précédent, Pierre Pastré utilise l’expression de « conduite intelligente ». On retrouve cette expression en ergonomie et en psychologie du travail, disciplines qui sont une des sources d’inspiration et des cadres de références de la didactique professionnelle.

Revenons à un texte important qui est le livre de l’ergonome Maurice de Montmollin, contemporain de la période de création de la didactique professionnelle, intitulé : « L’intelligence de la tâche »[1]. Maurice de Montmollin s’est intéressé à la formation, comme les psychologues du travail, Jacques Leplat et Annie Weill-Fassina, ou, plus avant encore, Faverge et Ombredane, qui ont inauguré la tradition de l’ergonomie dite de langue française, et ont développé l’idée selon laquelle l’analyse du travail et l’intérêt porté à l’activité des travailleurs sont indispensables à l’intervention ergonomique et à la conception de la formation. L’un de ses ouvrages, précédant L’intelligence de la tâche est consacré à l’analyse du travail pour la formation[2]. Il figure donc parmi les précurseurs de la didactique professionnelle.

Dans son livre ; publié en 1986, l’expression « l’intelligence de la tâche » est convoquée, dans un contexte de transformation du travail, en rupture avec le cadre de l’organisation taylorienne du travail et des évolutions technologiques. C’est donc bien, dans une première approche, la tâche, qui est qualifiée d’intelligente et c’est parce qu’elle est intelligente, qu’elle requiert de la part des opérateurs (ceux qui travaillent, dans le vocabulaire de l’ergonomie) des conduites intelligentes. De Montmollin prend la précaution de souligner que l’intelligence de la tâche n’apparaît pas avec les systèmes, les machines et l’informatique des années 1980 : « Ce n’est pas qu’hier le travail n’exigeât aucune intelligence, et que tout ouvrier fut nécessairement muni de gros bras et d’une petite tête. Chacun sait que toute tâche, fut-elle classée « manuelle », exige de l’intelligence. Mais à l’évidence les nouvelles technologies ont transformé la nature des composantes mentales de toutes les tâches. » (P.8) Il précise un peu plus loin ce qui, pour lui, et l’ergonomie, est alors en jeu, lorsque le travail « comporte une composante intellectuelle prédominante » en raison des « progrès des nouvelles technologies » : « Plus précisément, parce que les problèmes soulevés par ces progrès sont trop souvent sous-estimés ou mal résolus. Problèmes mal résolus, par exemple dans le nucléaire, où les incidents mineurs sont fréquents, et où l’on craint toujours un accident comme celui de Three Mile Island, que l’association de l’intelligence des ordinateurs avec celle des opérateurs ne suffit pas à éviter. Problèmes sous-estimés, très souvent, en ce qui concerne la conduite et la surveillance d’innombrables dispositifs plus ou moins automatisés. (…) Problèmes enfin des répercussions des nouvelles tâches sur les travailleurs eux-mêmes, soit qu’on parle de fatigue et de charge mentale, soit qu’on parle de compétence insuffisante, et de la conscience de cette insuffisance. » (P.9) La fin de ce passage porte sur la compétence, et est significative de l’intérêt de Montmollin pour cette question.

Plus globalement, ce sont les aspects « mentaux » ou « intellectuels » du travail qui intéressent De Montmollin, dans son livre et les défis que l’intelligence du travail pose à l’analyse du travail pour l’ergonome et le formateur.

Dès l’introduction, De Montmollin apporte des éléments de définition de ce qu’est l’intelligence de la tâche, et on peut constater qu’elle est fondée sur deux caractéristiques associées : « les tâches complexes » et « les problèmes à résoudre ». On trouve ainsi une grande proximité entre Pastré et De Montmollin. Avec humour, il intitule l’un de ses paragraphes : « la complexité des tâches complexes et des conduites complexes. » (p IV).

Il précise aussi ce que sont les caractéristiques des tâches complexes, dont nous ne présenterons pas ici le détail, mais les principaux traits : multiplicité des variables, évolution des variables, interconnexion et articulation des variables, simultanéité des tâches, interaction du système avec l’opérateur, (qui, par son action, peut modifier les évolutions des variables du système), caractère aléatoire et surprenant des événements, symbolique, durée et hystérésis des actions (lorsque les phénomènes peuvent évoluer lentement et souterrainement), pluralité des opérateurs.

Ces caractéristiques ne s’appliquent certainement pas seulement aux situations de travail touchées par l’évolution des technologies, même à l’époque où De Montmollin écrit son livre. Elles nous sont, en tous les cas, très utiles, car elles constituent des catégories d’observation et d’analyse du travail, de tout travail, en particulier du point de vue des compétences et de la formation. En effet, dans une perspective d’analyse didactique professionnelle, chacune des caractéristiques proposées par De Montmollin, est une caractéristique critique, du point de vue des exigences « intellectuelles » pour reprendre ses termes, et par conséquent, de la compétence de ceux qui travaillent avec ces caractéristiques, et, donc, in fine, constituent des caractéristiques critiques pour la formation. Une partie de ces caractéristiques seront reprises dans les travaux de l’ergonomie cognitive et notamment pour définir les situations à environnements dynamiques.

Aux tâches complexes, répondent « les conduites complexes ». On peut s’amuser un peu avec l’expression employée par De Montmollin en se disant que certaines conduites complexes ne répondent pas nécessairement à la complexité et pourraient même accroître encore la complexité de la tâche et en réduire les possibilités de résolution. Dans la vie et dans le travail, on peut même observer des conduites complexes pour des situations simples qui ne produisent généralement rien de bon. Mais revenons à De Montmollin et à ce qu’il entend par conduites complexes qu’il définit ainsi : détection et discrimination des informations, décodage et codage, planification des actions et donc anticipation, prises de décision dans l’incertitude, travail en temps partagé dû à la simultanéité des tâches, résolution de problème, diagnostic par lesquels il s’agit de comprendre une situation plutôt que d’appliquer une procédure, de poser le problème avant de le résoudre. (p.VI). De Montmollin parle enfin « de l’impossible compétence, c’est ainsi qu’on pourrait baptiser l’objectif aujourd’hui assigné aux opérateurs confrontés aux tâches complexes. Il leur est demandé d’être tout à la fois les exécutants très scrupuleux des procédures officielles, souvent nombreuses, et contradictoirement, d’être capables de diagnostics pertinents et de procédures alors par eux-mêmes inventées. Il s’agit d’heuristiques, non seulement d’algorithmes. » (pVII).

Bien qu’il revienne plus loin sur l’importance de la résolution de problème comme tâche et comme activité, la liste qu’il propose ici, de ce qui correspond à conduite intelligente ne s’y réduit pas, et cela nous intéresse. C’est l’ensemble de ces activités intelligentes qui supposent donc une attention dans l’analyse du travail et dans la conception et la conduite de la formation. Même si la résolution de problèmes est, comme le souligne Pastré, en même temps une forme d’action à développer par la formation et un moyen didactique pour le faire, d’autres formes d’activité sont en jeu dans le développement de l’intelligence professionnelle et dans celui de l’intelligence tout court.

De Montmollin adopte une définition de Maurice Reuchlin des « conduites intelligentes » : « les conduites peuvent être aujourd’hui définies comme un ensemble d’actes (…) caractérisés par l’organisation que leur impose la fin poursuivie, consciemment ou non, rationnellement ou non, par l’organisme. » (p.22). De Montmollin utilise aussi les termes de « composantes intelligentes de l’activité ou les activités intelligentes, de l’opérateur, les procédures et les méthodes mises en œuvre lorsqu’il s’efforce d’accomplir une tâche. » (p.63)

Il précise enfin plusieurs points essentiels, à propos de la résolution de problèmes. Tout d’abord, il écrit « … à vrai dire toute tâche présente à l’opérateur des « problèmes » à résoudre, y compris celles qui apparaissent les plus routinières, dans la mesure où aucune tâche n’est jamais exactement identique à elle-même dans le temps, ce qui oblige l’opérateur – lui-même d’ailleurs en évolution – à s’adapter en permanence à une situation toujours plus ou moins un peu nouvelle. » (p.73) Il poursuit en écrivant que : « Il convient d’être ici un peu plus restrictif dans la définition des conduites de résolution de problème, afin d’éviter que ces conduites ne finissent par correspondre à n’importe quelle tâche, ce qui interdirait de les analyser efficacement. »

Enfin, il en vient au cœur de la question de l’intelligence professionnelle : « Commençons par une apparente évidence : il y a résolution de problème lorsqu’il y a problème à résoudre. Autrement dit, (ce qui est moins évident) lorsque l’opérateur ne connait pas parfaitement, au début de son travail, les procédures pour parvenir à la résolution de son problème (…) qui implique donc une certaine invention de la part de l’opérateur qui doit se créer son propre chemin pour atteindre le but fixé. » (p.74).

De Montmollin dont le livre est contemporain des débuts de la didactique professionnelle, apporte ici un certain nombre d’éclairages sur ce qui peut être entendu comme l’intelligence professionnelle. Dans l’idée de créer son propre chemin pour atteindre le but fixé, s’exprime l’enjeu de développement de la formation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] De Montmollin, M. 1986. L’intelligence de la tâche. Berne ; Peter Lang.

[2] De Montmollin, M. 1974. L’analyse du travail, préalable à la formation. Paris ; Armand Colin.

Philippe Inowlocki, psychologue social

La question de l’intelligence en didactique professionnelle (épisode 1)

 

La question de l’intelligence en didactique professionnelle[1] (épisode 1)

 

La notion d’intelligence en didactique professionnelle, une notion peu mobilisée en tant que telle mais un enjeu de la didactique professionnelle ; retour sur quelques textes de Pierre Pastré.

 

La notion d’intelligence n’est pas une notion qui appartient, en tant que telle, aux notions principales qui forment le noyau de la didactique professionnelle. L’analyse thématique effectuée par El Mostafa Haboub, en 2005 d’un corpus de textes en didactique professionnelle[2] ne fait pas apparaître sa présence dans le corpus des dix principaux concepts utilisés par la didactique professionnelle.

Elle apparaît cependant dans l’ouvrage intitulé La didactique professionnelle[3]. Pierre Pastré en parle dès l’introduction : « Tout dans le travail n’est pas source de développement, assurément. Mais tout ce qui favorise l’intelligence au travail favorise le développement. » (p.1). D’emblée, donc, l’intelligence suscitée et stimulée, par un environnement professionnel favorable à l’expression de l’intelligence est considérée comme source et condition de développement. Développement dont on peut dire qu’il est, lui, une notion fondatrice de la didactique professionnelle.

Pourtant, dès l’introduction de ce livre paru en 2011, Pierre Pastré, en revenant sur le contexte de l’époque de la parution du livre et sur le contexte de la création de la didactique professionnelle, environ 20 ans plus tôt, évoque une prise de conscience : « Le développement au travail, écrit-il, est toujours ma préoccupation et mon combat. Mais j’ai peu à peu pris conscience, au vu de la situation sociale actuelle, que la promotion de l’intelligence au travail était aussi source d’incertitude et d’inquiétude : plus se développe l’intelligence au travail et plus se développe aussi la fragilité au travail. » (P.2). Pierre Pastré voit ainsi, dans la promotion de la professionnalisation et de l’intelligence au travail, un risque de fragilisation des personnes au travail.

La promotion et la mobilisation de l’intelligence au travail peuvent ainsi avoir deux significations et, en quelque sorte, deux destins : celui de reconnaissance et de source de développement, ou bien celui d’une pression et d’une sollicitation accrue de ce qu’un professionnel doit mobiliser pour faire son travail, qu’il soit salarié ou indépendant.

On retrouve la notion d’intelligence dans un texte plus ancien, en fait le premier article publié de Pierre Pastré sur la didactique professionnelle, dans le numéro 111 de la revue Education Permanente, intitulé : approches didactiques en formation d’adultes.[4] Cet article, qui présente à la fois une des deux recherches inaugurales de la didactique professionnelle et ce qu’est la didactique professionnelle, aborde d’abord le contexte. Le premier élément de contexte est celui d’une forte remise en question du taylorisme fordisme, de l’importance de la qualité, et d’une évolution du travail qui transformerait la nature « des compétences requises par les travailleurs » et provoquerait l’exclusion des travailleurs sans qualification.

Deuxième élément de contexte, celui d’un intérêt marqué de la formation des adultes, dans ces années-là, pour les méthodes dites « d’éducabilité cognitive », dont une partie vise à aider à la « remédiation cognitive » des adultes peu qualifiés. Il s’agit de les aider à développer des compétences cognitives générales, de raisonnement, de logique.

« La visée de la didactique professionnelle, écrit Pastré, est très proche de celle de l’éducabilité cognitive[5]à cette différence près que la didactique professionnelle s’efforce de partir de situations fortement contextualisées, comme les situations de travail. Ce qui a l’avantage de « préserver le sens. » (P. 34).

« La didactique professionnelle est une démarche qui consiste à puiser dans le stock des situations-problèmes qu’on peut trouver dans les ateliers, les bureaux, et en général, dans toutes les activités de travail, où des gens sont confrontés (quelquefois, pas toujours) à des problèmes qui ne demandent pas seulement pour être résolus, l’application d’une procédure bien connue, mais supposent une conduite « intelligente » au sens habituel qu’on donne à ce terme. Cela requiert des compétences. » (P.34). 

Il conclut en écrivant que « le but est donc le développement de compétences générales à partir du traitement de situations professionnelles. Il ne s’agit pas de développer la spécialisation technique des opérateurs, mais bien d’utiliser les situations de résolution de problèmes qu’ils rencontrent dans leur activité de travail pour leur permettre de développer ou de restructurer leurs compétences générales. » (p.34).

La notion d’intelligence n’est donc pas définie, mais Pastré l’évoque pour qualifier une conduite requise par le travail quand il contient des problèmes à résoudre. La conduite intelligente se présente comme opposée à l’application de procédure et elle requiert des compétences. C’est le développement des compétences, qualifiées de générales, qui est visé. Il faut retenir aussi les notions de résolution de problème et de situations de résolution de problèmes, pour cerner ce que pourrait être la conception de l’intelligence en didactique professionnelle : le développement cognitif, c’est développer les capacités à résoudre des problèmes. « Tout d’abord, écrit Pastré (p.48), le développement cognitif, chez les adultes, est un fait qu’on peut constater, ou plus exactement inférer des comportements des sujets, quand la formation peut être suivie longitudinalement sur une assez longue période. Dans ce cas, le résultat des apprentissages n’est pas réductible à une accumulation de connaissances et de savoir-faire, ou à l’acquisition de compétences très spécifiques (spécialisation professionnelle) mais porte également sur des modes de pensée, de raisonnement, d’analyse. »

Enfin, il écrit : « Le problème, pour les psychologues qui font du développement cognitif une hypothèse centrale, est désormais de penser celui-ci sans le recours à une structure d’ensemble. Une remarque de Bideaud (1988)[6] est éclairante : « on peut considérer avec Oléron (1972)[7] que l’intelligence est avant tout une machine à fabriquer des modèles, et que ces modèles ne sont pas autre chose que les systèmes de représentation qui se substituent à la réalité perçue. C’est finalement l’étude de l’évolution de ces modèles au cours du développement pour un même domaine notionnel qui est la voie à suivre. »

Il semble que dans cet article originel de la didactique professionnelle, Pierre Pastré donne les moyens de comprendre ce que peut être l’intelligence professionnelle, pour la didactique professionnelle, et, plus largement pour la formation professionnelle et la formation des adultes. Machine à fabriquer des modèles, pour résoudre des problèmes, constituée de modes de pensée, de raisonnement, d’analyse, de connaissances et de savoir-faire. Il met en évidence un triple enjeu : celui du développement de l’intelligence professionnelle, celui des conditions du travail qui favorise le développement de celle-ci. Enfin, comme il l’évoque dans l’introduction de son livre, il souligne le risque des discours et modes d’organisation qui promeuvent l’intelligence du travail sans donner les moyens de son développement et les cadres protecteurs de sa mobilisation.

 

 

 

 

[1] Texte rédigé à l’occasion de la préparation du V° colloque de didactique professionnelle intitulé former et développer l’intelligence professionnelle. Université de sherbrooke, Longueuil. Québec en octobre 2019.

[2] Haboub, E. La didactique professionnelle et la didactique des savoirs professionnels dans la documentation scientifique francophone. Mémoire de maîtrise, Université de Sherbrooke.

[3] Pastré, P. 2011. La didactique professionnelle. PUF.

[4] Pastré, P. 1992. Requalification des ouvriers spécialisés et didactique professionnelle. Education Permanente, 111, 33-54.

[5] Voir le numéro d’Education permanente, 88-89, 1987.  Apprendre peut-il s’apprendre ?

[6] Bideaud, J. 1988. Logique et bricolage chez l’enfant. PUF.

[7] Oléron, P. 1972.

Philippe Inowlocki, psychologue social

La question de l’intelligence en didactique professionnelle (épisode 1)

 

La question de l’intelligence en didactique professionnelle[1] (épisode 1)

 

La notion d’intelligence en didactique professionnelle, une notion peu mobilisée en tant que telle mais un enjeu de la didactique professionnelle ; retour sur quelques textes de Pierre Pastré.

 

La notion d’intelligence n’est pas une notion qui appartient, en tant que telle, aux notions principales qui forment le noyau de la didactique professionnelle. L’analyse thématique effectuée par El Mostafa Haboub, en 2005 d’un corpus de textes en didactique professionnelle[2] ne fait pas apparaître sa présence dans le corpus des dix principaux concepts utilisés par la didactique professionnelle.

Elle apparaît cependant dans l’ouvrage intitulé La didactique professionnelle[3]. Pierre Pastré en parle dès l’introduction : « Tout dans le travail n’est pas source de développement, assurément. Mais tout ce qui favorise l’intelligence au travail favorise le développement. » (p.1). D’emblée, donc, l’intelligence suscitée et stimulée, par un environnement professionnel favorable à l’expression de l’intelligence est considérée comme source et condition de développement. Développement dont on peut dire qu’il est, lui, une notion fondatrice de la didactique professionnelle.

Pourtant, dès l’introduction de ce livre paru en 2011, Pierre Pastré, en revenant sur le contexte de l’époque de la parution du livre et sur le contexte de la création de la didactique professionnelle, environ 20 ans plus tôt, évoque une prise de conscience : « Le développement au travail, écrit-il, est toujours ma préoccupation et mon combat. Mais j’ai peu à peu pris conscience, au vu de la situation sociale actuelle, que la promotion de l’intelligence au travail était aussi source d’incertitude et d’inquiétude : plus se développe l’intelligence au travail et plus se développe aussi la fragilité au travail. » (P.2). Pierre Pastré voit ainsi, dans la promotion de la professionnalisation et de l’intelligence au travail, un risque de fragilisation des personnes au travail.

La promotion et la mobilisation de l’intelligence au travail peuvent ainsi avoir deux significations et, en quelque sorte, deux destins : celui de reconnaissance et de source de développement, ou bien celui d’une pression et d’une sollicitation accrue de ce qu’un professionnel doit mobiliser pour faire son travail, qu’il soit salarié ou indépendant.

On retrouve la notion d’intelligence dans un texte plus ancien, en fait le premier article publié de Pierre Pastré sur la didactique professionnelle, dans le numéro 111 de la revue Education Permanente, intitulé : approches didactiques en formation d’adultes.[4] Cet article, qui présente à la fois une des deux recherches inaugurales de la didactique professionnelle et ce qu’est la didactique professionnelle, aborde d’abord le contexte. Le premier élément de contexte est celui d’une forte remise en question du taylorisme fordisme, de l’importance de la qualité, et d’une évolution du travail qui transformerait la nature « des compétences requises par les travailleurs » et provoquerait l’exclusion des travailleurs sans qualification.

Deuxième élément de contexte, celui d’un intérêt marqué de la formation des adultes, dans ces années-là, pour les méthodes dites « d’éducabilité cognitive », dont une partie vise à aider à la « remédiation cognitive » des adultes peu qualifiés. Il s’agit de les aider à développer des compétences cognitives générales, de raisonnement, de logique.

« La visée de la didactique professionnelle, écrit Pastré, est très proche de celle de l’éducabilité cognitive[5]à cette différence près que la didactique professionnelle s’efforce de partir de situations fortement contextualisées, comme les situations de travail. Ce qui a l’avantage de « préserver le sens. » (P. 34).

« La didactique professionnelle est une démarche qui consiste à puiser dans le stock des situations-problèmes qu’on peut trouver dans les ateliers, les bureaux, et en général, dans toutes les activités de travail, où des gens sont confrontés (quelquefois, pas toujours) à des problèmes qui ne demandent pas seulement pour être résolus, l’application d’une procédure bien connue, mais supposent une conduite « intelligente » au sens habituel qu’on donne à ce terme. Cela requiert des compétences. » (P.34). 

Il conclut en écrivant que « le but est donc le développement de compétences générales à partir du traitement de situations professionnelles. Il ne s’agit pas de développer la spécialisation technique des opérateurs, mais bien d’utiliser les situations de résolution de problèmes qu’ils rencontrent dans leur activité de travail pour leur permettre de développer ou de restructurer leurs compétences générales. » (p.34).

La notion d’intelligence n’est donc pas définie, mais Pastré l’évoque pour qualifier une conduite requise par le travail quand il contient des problèmes à résoudre. La conduite intelligente se présente comme opposée à l’application de procédure et elle requiert des compétences. C’est le développement des compétences, qualifiées de générales, qui est visé. Il faut retenir aussi les notions de résolution de problème et de situations de résolution de problèmes, pour cerner ce que pourrait être la conception de l’intelligence en didactique professionnelle : le développement cognitif, c’est développer les capacités à résoudre des problèmes. « Tout d’abord, écrit Pastré (p.48), le développement cognitif, chez les adultes, est un fait qu’on peut constater, ou plus exactement inférer des comportements des sujets, quand la formation peut être suivie longitudinalement sur une assez longue période. Dans ce cas, le résultat des apprentissages n’est pas réductible à une accumulation de connaissances et de savoir-faire, ou à l’acquisition de compétences très spécifiques (spécialisation professionnelle) mais porte également sur des modes de pensée, de raisonnement, d’analyse. »

Enfin, il écrit : « Le problème, pour les psychologues qui font du développement cognitif une hypothèse centrale, est désormais de penser celui-ci sans le recours à une structure d’ensemble. Une remarque de Bideaud (1988)[6] est éclairante : « on peut considérer avec Oléron (1972)[7] que l’intelligence est avant tout une machine à fabriquer des modèles, et que ces modèles ne sont pas autre chose que les systèmes de représentation qui se substituent à la réalité perçue. C’est finalement l’étude de l’évolution de ces modèles au cours du développement pour un même domaine notionnel qui est la voie à suivre. »

Il semble que dans cet article originel de la didactique professionnelle, Pierre Pastré donne les moyens de comprendre ce que peut être l’intelligence professionnelle, pour la didactique professionnelle, et, plus largement pour la formation professionnelle et la formation des adultes. Machine à fabriquer des modèles, pour résoudre des problèmes, constituée de modes de pensée, de raisonnement, d’analyse, de connaissances et de savoir-faire. Il met en évidence un triple enjeu : celui du développement de l’intelligence professionnelle, celui des conditions du travail qui favorise le développement de celle-ci. Enfin, comme il l’évoque dans l’introduction de son livre, il souligne le risque des discours et modes d’organisation qui promeuvent l’intelligence du travail sans donner les moyens de son développement et les cadres protecteurs de sa mobilisation.

 

 

 

 

[1] Texte rédigé à l’occasion de la préparation du V° colloque de didactique professionnelle intitulé former et développer l’intelligence professionnelle. Université de sherbrooke, Longueuil. Québec en octobre 2019.

[2] Haboub, E. La didactique professionnelle et la didactique des savoirs professionnels dans la documentation scientifique francophone. Mémoire de maîtrise, Université de Sherbrooke.

[3] Pastré, P. 2011. La didactique professionnelle. PUF.

[4] Pastré, P. 1992. Requalification des ouvriers spécialisés et didactique professionnelle. Education Permanente, 111, 33-54.

[5] Voir le numéro d’Education permanente, 88-89, 1987.  Apprendre peut-il s’apprendre ?

[6] Bideaud, J. 1988. Logique et bricolage chez l’enfant. PUF.

[7] Oléron, P. 1972.

Philippe Inowlocki, psychologue social

Veille en didactique professionnelle FAURE Laurent ; Co-enseignement et développement professionnel des enseignants en agroéquipements de l’enseignement agricole

Résumé
http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/Recherches/DetailThese.php?parent=accueil&these=2203

Date et lieu de soutenance : 2017, Université de Toulouse »Cette thèse à partir d’articles étudie la circulation des savoirs dans les pratiques d’enseignement et de co-enseignement en sciences et techniques des agroéquipements, au travers de différentes formes d’accompagnement, en situation de classe. L’ancrage théorique articule les pratiques d’enseignement, les savoirs et le développement professionnel. L’approche méthodologique qualitative s’appuie sur la conception et la mise en œuvre d’un dispositif innovant de co-enseignement dans l’enseignement agricole. Les résultats montrent, qu’à partir de processus de réflexivité, une médiation des savoirs professionnels s’engage dans des phases de socialisation professionnelle. (…)Philippe Inowlocki, psychologue social

[Vidéo] le séminaire « (Se) former en situation de travail » Obs. des Cadres et du Management

L’observatoire des cadres et du management a organisé le jeudi 24 janvier 2019 un séminaire de retour d’expérience sur le programme FEST ( Formation en situation de travail) . Un article de Anne Lise Ulmann sur la plateforme EPALE sur le sujet avait été diffusé ici. 

Dans son introduction Anne-Lise Ulmann cite Patrick Mayen ( Président de RPDP ) à propos en particulier des situations de travail qui possèdent ou ne possèdent pas de « forts potentiels d’apprentissage ». Patrick Mayen soulignait également l’importance des changements réglementaires pour la conception de formations à ce sujet lors de ses voeux aux adhérents de 2018.

« Toutes les situations de travail ne sont pas, ou difficilement, transformables en situation « apprenantes ». Aujourd’hui, après une phase d’expérimentation, les AFEST (Actions de Formation En Situation de Travail) passent à l’échelle, avec un cadre réglementaire qui a évolué avec la loi de septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel. 2019 sera l’année du déploiement. Cela questionne la capacité de l’encadrement à porter concrètement le rôle que l’on souhaite lui faire jouer. Dans quelle mesure et à quelles conditions peut-il répondre ? Sur quels appuis peut-il compter ? #TravailFormateur

« 

Une vidéo chapitrée est proposée, il suffit de cliquer sur les titres du programme du séminaire sur cette page pour lancer la vidéo et y accéder directement.

http://www.observatoiredescadres.fr/video-revivez-le-seminaire-se-former-en-situation-de-travail/

Philippe Inowlocki, psychologue social

[Vidéo] le séminaire « (Se) former en situation de travail » Obs. des Cadres et du Management

L’observatoire des cadres et du management a organisé le jeudi 24 janvier 2019 un séminaire de retour d’expérience sur le programme FEST ( Formation en situation de travail) . Un article de Anne Lise Ulmann sur la plateforme EPALE sur le sujet avait été diffusé ici. 

Dans son introduction Anne-Lise Ulmann cite Patrick Mayen ( Président de RPDP ) à propos en particulier des situations de travail qui possèdent ou ne possèdent pas de « forts potentiels d’apprentissage ». Patrick Mayen soulignait également l’importance des changements réglementaires pour la conception de formations à ce sujet lors de ses voeux aux adhérents de 2018.

« Toutes les situations de travail ne sont pas, ou difficilement, transformables en situation « apprenantes ». Aujourd’hui, après une phase d’expérimentation, les AFEST (Actions de Formation En Situation de Travail) passent à l’échelle, avec un cadre réglementaire qui a évolué avec la loi de septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel. 2019 sera l’année du déploiement. Cela questionne la capacité de l’encadrement à porter concrètement le rôle que l’on souhaite lui faire jouer. Dans quelle mesure et à quelles conditions peut-il répondre ? Sur quels appuis peut-il compter ? #TravailFormateur

« 

Une vidéo chapitrée est proposée, il suffit de cliquer sur les titres du programme du séminaire sur cette page pour lancer la vidéo et y accéder directement.

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Philippe Inowlocki, psychologue social

INRA Offre d’emploi, Toulouse, Analyse des compétences d’éleveurs engagés dans la transition agroécologique et conception de dispositifs de formation

Offre d’emploi Chargé de mission Recherche 30 mois
Analyse des compétences d’éleveurs engagés dans la transition agroécologique et conception de dispositifs de formation

Consulter l’offre d’emploi

Diplôme requis : niveau master/ingénieur ou doctorat, ayant une expérience de recherche en sciences humaines et sociales (sciences de gestion, sciences de l’éducation, socio-anthropologie).
Une expérience professionnelle ou académique dans le domaine de l’élevage est un plus.
La place importante des interactions avec les acteurs et la réalisation de nombreux entretiens nécessite une maîtrise parfaite du Français (langue maternelle ou courant).

Encadrement et cadre de travail
Ce contrat est financé par un projet Recherche & Société(s) de la Région Occitanie, piloté par l’UMR AGIR du centre INRA de Toulouse, en collaboration avec l’unité Eduter de Dijon et en partenariat avec la Scop de conseil et formation en élevage Scopela. Il/elle sera accueilli(e) au sein de l’UMR AGIR
(http://wwwagir.toulouse.inra.fr/agir/), équipe Odycée et co-encadré(e) par N. Girard (directrice de recherche en sciences de gestion, responsable de ce projet Région Pâtur’Ajuste) et F.Chrétien (Maitre de conférences à AgroSup Dijon, UP « Développement Professionnel et Formation »).

Il bénéficiera de l’animation scientifique de l’UMR AGIR, du labex SMS (http://sms.univ-tlse2.fr/) et plus largement du département SAD (Sciences pour l’Action et le Développement) de l’INRA (Priorité Scientifique « Partage d’Expériences et Production de Savoirs »).

Conditions matérielles
– Durée du CDD : 30 mois, début de contrat au plus tard le 1er juillet 2019
– Lieu du CDD : Toulouse, avec séjours à Dijon et déplacements en France;
– Condition d’accueil : le/la contractuel(le) bénéficiera de ressources sur son lieu de travail (un bureau, un ordinateur, ressources éditoriales en ligne, consommables de bureau) ;
– Déplacements à prévoir pour le travail d’enquête (permis VL indispensable, prise en charge des frais).
– Salaire : Entre 2000 et 2800€ brut par mois (selon diplômes et expérience professionnelle du, de la candidat.e)
Pour candidater : Adresser un curriculum vitae détaillé ainsi qu’une lettre de motivation
à Nathalie Girard (nathalie.girard@inra.fr) et à Fanny Chrétien
(fanny.chretien@agrosupdijon.fr), avant le 1er mars.

Consulter l’offre d’emploi

Philippe Inowlocki, psychologue social

INRA Offre d’emploi, Toulouse, Analyse des compétences d’éleveurs engagés dans la transition agroécologique et conception de dispositifs de formation

Offre d’emploi Chargé de mission Recherche 30 mois
Analyse des compétences d’éleveurs engagés dans la transition agroécologique et conception de dispositifs de formation

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Diplôme requis : niveau master/ingénieur ou doctorat, ayant une expérience de recherche en sciences humaines et sociales (sciences de gestion, sciences de l’éducation, socio-anthropologie).
Une expérience professionnelle ou académique dans le domaine de l’élevage est un plus.
La place importante des interactions avec les acteurs et la réalisation de nombreux entretiens nécessite une maîtrise parfaite du Français (langue maternelle ou courant).

Encadrement et cadre de travail
Ce contrat est financé par un projet Recherche & Société(s) de la Région Occitanie, piloté par l’UMR AGIR du centre INRA de Toulouse, en collaboration avec l’unité Eduter de Dijon et en partenariat avec la Scop de conseil et formation en élevage Scopela. Il/elle sera accueilli(e) au sein de l’UMR AGIR
(http://wwwagir.toulouse.inra.fr/agir/), équipe Odycée et co-encadré(e) par N. Girard (directrice de recherche en sciences de gestion, responsable de ce projet Région Pâtur’Ajuste) et F.Chrétien (Maitre de conférences à AgroSup Dijon, UP « Développement Professionnel et Formation »).

Il bénéficiera de l’animation scientifique de l’UMR AGIR, du labex SMS (http://sms.univ-tlse2.fr/) et plus largement du département SAD (Sciences pour l’Action et le Développement) de l’INRA (Priorité Scientifique « Partage d’Expériences et Production de Savoirs »).

Conditions matérielles
– Durée du CDD : 30 mois, début de contrat au plus tard le 1er juillet 2019
– Lieu du CDD : Toulouse, avec séjours à Dijon et déplacements en France;
– Condition d’accueil : le/la contractuel(le) bénéficiera de ressources sur son lieu de travail (un bureau, un ordinateur, ressources éditoriales en ligne, consommables de bureau) ;
– Déplacements à prévoir pour le travail d’enquête (permis VL indispensable, prise en charge des frais).
– Salaire : Entre 2000 et 2800€ brut par mois (selon diplômes et expérience professionnelle du, de la candidat.e)
Pour candidater : Adresser un curriculum vitae détaillé ainsi qu’une lettre de motivation
à Nathalie Girard (nathalie.girard@inra.fr) et à Fanny Chrétien
(fanny.chretien@agrosupdijon.fr), avant le 1er mars.

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Philippe Inowlocki, psychologue social

5ième colloque de Didactique Professionnelle en oct 2019 : former et développer l’intelligence professionnelle

FORMER ET DÉVELOPPER L’INTELLIGENCE PROFESSIONNELLE

 

L’association Recherches et pratiques en didactique professionnelle et la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec l’UQAM, l’UQAR, l’UQAC et l’UQAT, ont le plaisir de vous inviter à participer au 5e colloque international de didactique professionnelle. Après Dijon, Nantes, Caen et Lille, ce colloque se tient pour la première fois au Québec.

 

En didactique professionnelle, un professionnel compétent est un professionnel intelligent. Autrement dit, il pense avant de faire, il pense quand il fait et il pense après avoir fait, en examinant le résultat de son travail. L’enjeu de la formation professionnelle se situe donc à ce niveau : accompagner la construction et le développement de l’intelligence professionnelle.

Argumentaire du colloque 

Former et développer l’intelligence professionnelle

Trois thématiques principales :

1. Le développement de l’intelligence au travail et en formation professionnelle

2. L’intelligence professionnelle et les adaptations

3. La dimension affective de l’intelligence professionnelle

Comment soumettre une proposition de communication ? 

Soumettre une communication

Comment contacter  le comité d’organisation ?

Comité d’organisation

Bibliographie du colloque

Philippe Inowlocki, psychologue social