Les actes complets du 3ième colloque de #Didactique professionnelle d’octobre 2014 sont accessibles au public, son titre : » #Conception et Formation ». Les communications ont été organisées autour de quatre thèmes : Thème 1 : L’activité de conception : enjeux et moyens Thème 2 : Conception continuée dans l’usage en formation Thème 3 : Place et rôle de la conception dans l’activité du formateur Thème 4 : La conception en formation à l’aune des #TICEVous trouverez les archives des communications en PDF dans des dossiers zippés et les discussions plénières filmées en vidéo sur Youtube :
Distances et médiations des savoirs- Distance and mediation of knowledge
Distances et médiations des savoirs- Distance and mediation of knowledge (DMS-DMK)
Référence : N° 9, 2015
Thème : Le cours magistral a-t-il un avenir?
Les étudiants entre cours magistraux et usage des TIC, Cathia Papi et Viviane GlikmanPeut-on apprendre à philosopher en ligne ?, Muriel BriançonLe cours magistral en amphithéâtre : une situation d’enseignement perturbée par les instruments, Anaïs Loizon et Patrick MayenD’une magistralité l’autre. Remédiation de l’ethos professoral par le dispositif du MOOC, Olivier Aïm et Anneliese DepouxLangues pour étudiants spécialistes d’autres disciplines : de l’amphithéâtre à l’autonomie d’apprentissage, Cédric Brudermann et Nicole Poteaux
Intégrer un MOOC dans un cursus de formation initiale
Auteur(s) : Stéphanie Delpeyroux, Rémi Bachelet
Editeur(s) : École centrale de Lille (France) LM2O – Laboratoire de Modélisation et de Management des Organisations ;
Date : 06/2015
"Plus de 1500 étudiants, de 19 établissements d’enseignement supérieur étaient inscrits, dans le cadre de leur cursus, au MOOC ABC Gestion de Projet, 4ème édition (septembre à novembre 2014). Cet article présente le dispositif mis en place et interroge l’impact des options pédagogiques retenues par les établissements sur la réussite au MOOC et l’acceptation du dispositif par leurs étudiants."
Le connectivisme est une lecture des liens de communication, de collaboration et de création, non hiérarchiques que les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari décrivèrent en leur temps comme une organisation en "Rhizomes" dans leur ouvrage Mille Plateaux.
Les plateformes se suivent et heureusement toutes ne se ressemblent pas. Edueto permet de créer des exercices interactifs variés, incluant des médias, d’inscrire des élèves sans mail et ‘affecter les exercices à des groupes choisis puis de visualiser les résultats.
Un MOOC qui ne porte pas son nom ! « Une promenade mathématique »… Un film pour tout public. http://dimensions-math.org/ Disponible sur youtube, chaque…
Un MOOC qui ne porte pas son nom ! "Une promenade mathématique"… Un film pour tout public. http://dimensions-math.org/ Disponible sur youtube, chaque chapitre est accompagné d’un dossier pédagogique et des liens.
Neuf chapitres, deux heures de maths, pour découvrir progressivement la quatrième dimension. Vertiges mathématiques garantis! T
Ce film est diffusé sous une licence Creative Commons. Plus de détails sur la page de téléchargement.
Commentaires en allemand, anglais, arabe, espagnol, français, italien, japonais et russe. Sous-titres en allemand, anglais, arabe, bosniaque, chinois, espagnol, français, grec, hebreu, italien, japonais, néerlandais, persan, polonais, portugais, russe, serbe (latin et cyrillique), slovène, tcheque, turc.
Film produit par : Jos Leys (Graphiques et animations) Étienne Ghys (Scénario et mathématiques) Aurélien Alvarez (Réalisation et post-production)
Le 3 octobre 2014, le Conseil national du numérique (CNNum) a publié son rapport intitulé : »Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique ».
Ce rapport s’inscrit dans la continuité des analyses de “Citoyens d’une société numérique” de novembre 2013, sur le numérique comme un » levier de l’inclusion sociale et du pouvoir d’agir », composé de Sophie Pène, membre pilote, Serge Abiteboul, Christine Balagué, Ludovic Blécher, Michel Briand, Cyril Garcia, Francis Jutand, Daniel Kaplan, Pascale Luciani-Boyer, Valérie Peugeot, Nathalie Pujo, Bernard Stiegler, Brigitte Vallée, membres du Conseil.
Il est constitué de huit axes développant 40 recommandations :
Enseigner l’informatique : une exigence,
Installer à l’école la littératie de l’âge numérique,
Oser le bac HN Humanités numériques,
Concevoir l’école en réseau dans son territoire,
Lancer un vaste plan de recherche pour comprendre les mutations du savoir et éclairer les politiques publiques,
Mettre en place un cadre de confiance pour l’innovation,
Profiter du dynamisme des startups françaises pour relancer notre soft power,
Ecouter les professeurs pour construire ensemble l’école de la société numérique
Groupe de travail Education et Numérique du CNN
Le rapport propose deux angles de lectures sur les thèmes de l’école et du numérique, l’angle des disciplines, des contenus et des méthodes d’une part, de l ‘autre, et c’est son intérêt principal, comment penser « l’éco-système » économique, institutionnel et éducatif qui va rendre possible cela : école en réseau, nouvelles industries de la formation, recherche, startups, etc.
Il affirme deux convictions : l’école change, est depuis longtemps un lieu d’expérimentation et d’innovation sociale et pédagogique, les enseignants sont les moteurs de cela et il est faux de considérer l’école comme un bloc monolithique ; la deuxième affirmation est que le système scolaire ne va pas bien, rappelant les résultats de l’enquête PISA, il ne prend pas suffisamment en compte ses mauvais résultats en matière d’inégalité scolaire et d’inefficacité pour rendre « l’école désirable » , lutter contre la démotivation scolaire pour l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire.
Dans ce billet je voudrais évoquer deux idées qui me semblent particulièrement intéressante dans la production de ce groupe de travail. Celle des modalités de coopération et de collaboration qui sont rendus possible au sein des pratiques d’apprentissage, de formation, d’enseignement dans les environnements numériques, bien au delà des questions d’équipement des établissements en ordinateurs. « Il faut aussi y voir un changement dans les savoirs, l’avènement d’une société de la question plutôt que de la réponse. Avec une école qui propose une organisation plus horizontale, plus coopérative, plus solidaire, plus créative. » La problématique de la théorie connectiviste de l’apprentissage mériterait d’être mentionnée bien au delà des MOOC dans le document.
Le principe de « co-design » constitutif des compétences collaboratives du futur métier de professeur, Les ateliers Canopé (nouvelle appellation des CRDP et CNDP) pourraient en devenir le prototype : événements pédagogiques hors des établissements, scénarisation collective de cours, développement de « micro-édition de proximité », c’est-à-dire des cours numériques coproduits localement par des équipes de professeurs transversales aux établissements.
Ces réseaux inter-établissements ne sont pas des lieux de formation, mais des lieux où les professeurs dessinent eux-mêmes leur activité, en réseau. La place des directeurs d’école et des chefs d’établissement est essentielle. Mais la conduite du changement demande un management non hiérarchique des projets et des initiatives. Les réseaux professionnels d’enseignants peuvent avoir un rôle majeur pour faire passer dans les établissements le sens de la révolution numérique : un travail en réseau autour de l’activité d’apprentissage avec une attention accrue aux choix et à l’autonomie des élèves.
Enfin il est remarquable que l’équipe animée par Sophie Pene semble témoignée d’une conviction réjouissante dans l’expérience de l’engagement dans la démarche de collaboration et de co-design des projets de ressources didactiques et d’enseignement , elle nomme cela engagement, pouvoir d’agir ou encore « Empowerment » des acteurs, le travail en communauté d’acteurs serait-il une des clef du changement ?
http://www.cnnumerique.fr/education/Philippe Inowlocki, psychologue social
La publication « Bref » du CEREQ rend compte des principaux enseignements de la partie française de l’enquête » Adult Education Survey » réalisée en 2012 par l’INSEE et la DARES. Les résultats analysés par le CEREQ concerne un échantillon de 7825 salariés des secteurs public et privé, agés de 18 à 64 ans. Les freins à la formation vu par les salariés.
En 2012 en France 6 salariés sur 10 ont accédé à la formation professionnelle continue. Cependant les freins à la formation différent selon la catégorie socio-professionnelle, l’âge et le genre.
Curieusement les formés évoquent plus souvent que les non- formés des souhaits de formation non satisfaits. Ce sont donc ceux qui se forment le plus qui sont les plus insatisfaits.
La formule « La formation va à la formation » reste toujours aussi vraie.
La loi du 5 mars 2014 qui réforme la formation professionnelle entend réorienter la formation vers « ceux qui en ont le plus besoin », notamment « les salariés les moins qualifiés » par le dispositif du CPF (Compte Personnel Formation) et les possibilités du Conseil en Evolution Professionnelle.
La focalisation du projet sur le développement des « savoirs de base » dans la loi du 5 mars pourrait être une réponse aux freins exprimés par une partie des ouvriers et des non diplomés sur le manque de prérequis.
Mais quid des difficultés de concilation vie familiale-formation continue ?
Faut-il relancer l’idée de la job rotation ?
Et nous ajoutons : le soutien à une offre de formation lisible dans le cadre de la Réforme, donnant toute sa mesure aux modalités ouvertes et à distances pourraient fournir une réponse à la rubrique du questionnaire : « Besoins insatisfaits pour raisons de coûts et d’horaires ».
Centre d’études et de recherches sur les qualificationsPhilippe Inowlocki, psychologue social
La formation ouverte et à distance FOAD énonce la promesse de former le plus grand nombre par des moyens technologiques fondés sur des principes didactiques rationnels à moindre coût. Certains y voient le risque d’une formation sans présence humaine, confortant un monde scandé par des technologies dont les logiques répondraient à un moteur exclusivement déductif au dépend de tout autre type d’interactions avec le réel.
C’est assurément une question de société, mais posons nous la question : « A un moteur technologique déductif correspond-il nécessairement un apprenant qui n’apprend qu’exclusivement de manière déductive ? «
Ma première réaction est de vouloir séparer la question de la marchandisation de la connaissance et la soumission des systèmes éducatifs à cet impératif, question politique, de la question de la mise en œuvre de logiciels, plateformes, simulations fondés sur des « moteurs exclusivement déductifs », question didactique.
Aussi, la discussion voudrait que soient associés systématiquement e-learning et raisonnement déductif car (ou parce que) soutenu par une infrastructure numérique. Le mode de raisonnement déductif se définissant donc en opposition au mode de raisonnement inductif ou d’autres opérations cognitives telles l’invention, la création ou l’intuition, l’imagination, etc…
A notre avis, ce point de vu ne me semble pas pouvoir être établi comme une règle définissant des propriétés génériques de la FOAD (formation ouverte et à distance).
Seul le cas de l’EAO (enseignement assisté par ordinateur) datant des années 70 et de ses avatars contemporains peut s’approcher d’une telle définition. L’entrainement à la maitrise de procédures, fondé sur la mémorisation et l’assimilation de savoirs. Ces méthodes sont employées pour présenter de l’information très structurée et hiérarchisée. Savoirs, dont il est assez aisé de vérifier par des tests la capacité du « sujet » à retenir les définitions, l’organisation de procédures et des arbres de concepts.
Des environnements socio-culturels
L’existence de dispositifs de FOAD aussi normalisés soient-ils, fonctionnant avec des plateformes logicielles, bien qu’ils possèdent une ergonomie d’interaction homme-machine et soient structurés par des logiques de documentation technique, n‘ont pas pour simples fonctions de mettre en oeuvre des moteurs déductifs. En effet, la plupart de ces plateformes (learning Management system) sont architecturées pour exprimer des métaphores, en lien avec les repères socioculturels des apprenants. Il va s’agir de proposer des « campus », des « universités virtuelles », des « classes virtuelles », des « webinars » (web+séminars), des « bibliothèques numériques », etc..En entreprise chaque métier apportera son lot de repères socio-culturels.
Nous sommes bien là dans des logiques de sémantique et de communication didactique.
Scénariser les parcours
Parler de l’environnement de formation ne dit encore rien de la conception didactique des cours et des ressources. D’autres logiques là s’expriment encore, le didacticien, va souvent mettre en scène, « scénariser », mettre en récit, les savoirs. C’est la dimension la plus connue du e-learning. Là, un grand nombre de stratégies pédagogiques peuvent être utilisées pour développer les connaissances, en particulier la présence ou l’absence de différents acteurs : enseignants, tuteurs, collègues, groupes, binômes et les modalités relatives aux temps d’apprentissage.
Les dispositifs de formation eux-mêmes sont l’objet de scénarisation, quant à savoir quels acteurs (apprenants, tuteurs, groupes) vont interagir avec quelles ressources (cours, exercices, activités support à l’apprentissage), à quel moment (activités synchrones, asynchrones) et de quelle manière (en amphi, en groupe, en binôme, seul, en salle, à distance…). Ces scenarii de cours et de dispositifs sont décrits par des langages normalisés comme le langage IMS-Learning Design dont l’objectif est de permettre à des enseignants-concepteurs de cours d’échanger des ressources accompagnées de leurs données descriptives.
Là encore, les partis-pris pédagogiques et didactiques les plus divers peuvent y trouver leur expression sans craindre la frustration du langage binaire.
Didactiser avec les typologies d’objectifs d’apprentissage
Mais didactiser pour la FOAD est un travail d’ingénierie des connaissances fin qui consiste à concevoir des tâches, des exercices, des simulations de processus qui placent l’apprenant en position de produire mais surtout de mettre en œuvre une activité de construction de ses connaissances. Ces exercices seront retenus pour leurs propriétés à mobiliser des situations mais également des processus cognitifs spécifiques identifiés : des habiletés (analyser, réparer, synthétiser..).
Le spécialiste Gilbert Paquette de l’ingénierie des connaissances a décrit des répertoires d’habilités identifiées (capacités) pour développer des compétences dans un environnement conceptuel donné (discipline scientifique, technologies, culture métier, etc..). Il redéfinit les fonctions des typologies d’objectifs d’apprentissage de Benjamin Bloom et de ses successeurs.
(cliquer pour agrandir l’image)La typologie des habiletés selon Paquette (2002)
Les habiletés regroupées en grandes catégories génériques, permettent de décrire des activités professionnelles ou cognitives complexes (par exemple : créer une charte graphique, gérer un projet de site web, rédiger un thésaurus documentaire, etc..), présentées sous formes de cartes qui vont servir de cadre conceptuel pour concevoir des activités d’apprentissage reproduisant ces processus. Ces exercices demandent pour être réalisés par des apprenants, de mobiliser des habiletés et des connaissances.
« Une compétence est un énoncé de principe qui détermine une relation entre un public-cible, une habileté et une connaissance. » in Paquette Gilbert 2002, Modélisation des connaissances et des compétences. Un langage graphique pour concevoir et apprendre, presse de l’université du Québec.
Place à l’imagination didactique» !
Ce long développement est là pour démontrer que « l’imagination didactique » prend alors toute sa place ; l’environnement numérique loin de constituer un langage binaire, va étayer l’ensemble des processus de conception, de développement et de mise en œuvre de la formation. Nous sommes témoins que le numérique permet de connecter les ressources et les personnes, de manière à générer de nouvelles représentations mentales chez les apprenants, il facilite la créativité et l’imagination de solutions à des problèmes peu ou pas structurés, en particulier, par le schéma, l’image et les propriétés du langage humain.
Dispositifs au rabais ?
Reste la question de l’industrialisation de l’ingénierie de formation, qui est celle de savoir si parmi l’ensemble des possibilités technologiques et instructionnelles, seul un très petit nombre d’entre elles risque d’être retenues et reproduites de manière standardisée pour en faire baisser les coûts. Dispositifs pauvres répondant aux besoins de masse.
Il a souvent été observé que les acteurs économiques, les commanditaires de dispositifs prennent des décisions basées sur les coûts et la rentabilité avant d’y intégrer des aspects immatériels et difficilement quantifiables comme la compétence. Et ce, qu’il s’agisse des environnements numériques ou pas !
Il apparait donc qu’il s’agit de questions économiques, managériales et donc de choix et d’usages des instruments didactiques à la disposition des concepteurs.Philippe Inowlocki, psychologue social