4- Réaliser une veille collaborative sur le tutorat en FOAD. Del.icio.us

4- Réaliser une veille collaborative sur le tutorat en FOAD.

Comment partager ses lectures avec le service Delicious ?

Qu’est-ce que Del.icio.us ?

Delicio.us, dans un premier temps, est un service anglo-saxon de partage de favoris (ou bookmarks en anglais) entre internautes, les favoris du navigateurs sont mis en ligne sur le site delicio.us (remarquez le jeu de mots) et s’affichent en fonction de leur popularité. Dans un second temps, Delicious doit être considéré comme beaucoup plus que cela, en effet, le service met à disposition son système par une API (application programming interface) qui a été repris par de nombreux services du web sématique pour comparer ou mettre en perspective, avec les utilisateurs, les contenus d’un site vis à vis d’un autre ensemble . Ex : Comment parle t’on de Barack Obama dans la presse américaine ?

 

Carre-delicious

 

Delicious fait appel à un système de mot clef particulièrement intelligent qui est au coeur du web sématique. Les “tags”. Les lecteurs de sites décrivent les contenus avec des concepts qui ne sont ni des catégories, ni des rubriques ou des évaluations sur l’intérêt du site. Les tags ou encore labels servent rendre compte des notions que vont venir indexer les moteurs de recherche, notions ou concepts qui seront d’autant plus aisés à identifier que les lecteurs les exprimeront sémantiquement de la manière la plus proche de celle des personnes rédigeant des requêtes dans les moteurs de recherche.

Ensuite ces tags ou mot-clef qui permettent de réunir des publications (syndiquer) sur internet sous forme de listes ou de nuages de mots seront accessibles par une autre grande innovation du web sémantique : le flux RSS (really simple syndication).

Wikio, technorati, delicious font donc émerger de nouvelles générations de moteurs de recherche “users centered” c’est à dire construits autour de l’utilisateur, avec et pour les utilisateurs.

Cet article est à suivre..Philippe Inowlocki, psychologue social

Souffrir au travail

Christophe Dejours, psychiatre et titulaire de la chaire de psychanalyse santé-travail au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)

Souffrir au travail

LE MONDE | 21.07.07 | 12h35 • Mis à jour le 21.07.07 | 17h51

Depuis quelques mois, on parle de plus en plus de cas de suicide au travail. Y a-t-il une accélération du phénomène ?

Autrefois, les suicides au travail étaient rarissimes. Le phénomène correspondait à des situations très précises, comme lors de l’exode rural, qui s’est accompagné d’une crise effroyable dans le monde agricole. Mais, depuis une dizaine d’années, les troubles musculo-squelettiques, le nombre de pathologies liées à la surcharge au travail, ce qu’on appelle aussi les karoshis (« mort par surtravail » en japonais) se multiplient à un rythme inquiétant.

Comment expliquer ce phénomène ?

Il faut en chercher l’origine dans la division du travail poussée à l’extrême. Celle-ci est avant tout au service d’une méthode de gouvernement au sein des entreprises, qui estime que plus on a de pouvoir disciplinaire, de maîtrise des gens, plus on gagne en termes d’efficacité et de réactivité. Or, la meilleure façon de dominer, c’est de diviser les gens. Mais depuis la crise du taylorisme, les salariés se sont organisés, ils ont créé de la solidarité au travers de mutuelles, de syndicats, obtenu le droit de grève, des protections, toutes sortes de choses qui enquiquinent les entreprises, d’où la volonté de casser ces protections.

C’est ce qui explique la tendance à l’individualisation des postes de travail et d’évaluation permanente des performances ?

Tout a commencé dans les activités de services à la fin des années 1980. L‘informatisation a été un moyen sans lequel on n’aurait jamais pu déployer le système d’organisation dont Taylor avait rêvé. Dès lors, le poste de travail permet d’enregistrer, voire d’espionner, tout ce qu’on fait et tout ce qu’on ne fait pas. C’est ce qui a permis de systématiser l’individualisation des performances, dont on constate aujourd’hui les effets. Les solidarités, les liens, les protections ont commencé à sauter.

A partir de là, quel mécanisme se met en place pour aboutir à la souffrance au travail, qui peut se traduire, dans sa phase ultime, en suicide ?

Le suicide est l’aboutissement d’un processus de délitement du tissu social qui structure le monde du travail. Une organisation du travail ne peut pas être réductible à une division et à une répartition des tâches, froides et rationnelles, évaluables à tout instant. Dans le réel, les choses ne fonctionnent jamais comme on l’avait prévu. Elle doit reposer également sur le « vivre ensemble ». Lorsqu’on se parle, qu’on s’écoute, qu’on se justifie autour d’un café, c’est là qu’on dit des choses qu’on n’évoque jamais dans un cadre plus institutionnel : on critique la hiérarchie, on parle de ce qui ne marche pas, de ce qui fait difficulté et de ce qui irrite, bref on fait remonter le réel, qui est souvent décalé par rapport à la façon dont le management voudrait que ça marche.

C’est dans ces lieux de convivialité, informels, que se transmettent beaucoup de ces éléments qui permettent de renouveler les accords normatifs, constitutifs des règles de travail et de la coopération dans l’entreprise. Activité obligatoire et convivialité marchent de pair. C’est très important, parce que c’est dans ces moments que se construit le plaisir de s’accomplir, de se retrouver sur des enjeux communs, bref de vivre. C’est un processus extrêmement pacificateur des relations dans l’entreprise.

Sauf que cela devient rare…

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Pierre Levy : « L’intelligence collective notre plus grande richesse »

Entretien avec Pierre Lévy, professeur de communication, titulaire d’une chaire de recherche en intelligence collective à l’universite d’Ottawa (Canada)

L’intelligence collective notre plus grande richesse

Le Monde, édition du 24.06.07 (Propos recueillis par Michel Alberganti) – Lien vers l’article :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-927305@51-837044,0.html

Extraits :

Dès le début des années 1990, vous avez cru au potentiel d’Internet. Près de vingt ans plus tard, comment analysez-vous l’évolution du Réseau mondial ?

L’hypothèse que je faisais à l’époque, où très peu de monde utilisait Internet et où le Web venait à peine de naître, était que l’interconnexion des ordinateurs serait un vecteur de perfectionnement et d’augmentation de l’intelligence collective. Je dis augmentation plutôt que création parce que l’intelligence collective est pratiquée par les êtres humains depuis qu’ils disposent du langage et de la culture. Nous ne sommes intelligents que collectivement grâce aux différents savoirs transmis de génération en génération. Simplement, Internet est plus puissant que l’imprimerie, la radio ou la télévision, parce qu’il permet une communication transversale et une meilleure exploitation de la mémoire collective.

Cela explique-t-il la vogue actuelle de l’expression “intelligence collective” ?

En effet, cette notion est en train de faire son chemin. Nous en prenons conscience parce qu’elle se transforme à un rythme observable à l’intérieur d’une même génération. C’est pour cela que l’on en parle. Auparavant, les techniques d’intelligence collective restaient stables d’une génération à l’autre. Là, il y a un saut, une accélération. C’est comme un fond qui restait immobile et qui devient aujourd’hui une forme qui bouge.

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