Psychologie de la bientraitance professionnelle

psychologie de la bientraitance professionnelle
Psychologie de la bientraitance professionnelle

BERNAUD Jean-Luc, DESRUMAUX Pascale, GUÉDON Dominique. Psychologie de la bientraitance professionnelle. Concepts, modèles et dispositifs. Paris : Dunod, 2016, 336 p. Ce manuel analyse le concept de bientraitance professionnelle et expose par quelles voies les politiques managériales et les dispositifs d’intervention permettent de développer un rapport positif au travail. Il présente les concepts, recherches et méthodes qui … Continuer la lecture de Psychologie de la bientraitance professionnelle ?

Source : Psychologie de la bientraitance professionnellePhilippe Inowlocki, psychologue social

Jules Ferry 3.0, Concertation sur l’éducation et le numérique

Le 3 octobre 2014, le Conseil national du numérique (CNNum) a publié son rapport intitulé : »Bâtir une école créative et juste dans un monde numérique ».

Ce rapport s’inscrit dans la continuité des analyses de “Citoyens d’une société numérique” de novembre 2013, sur le numérique comme un  » levier de l’inclusion sociale et du pouvoir d’agir », composé de Sophie Pène, membre pilote, Serge Abiteboul, Christine Balagué, Ludovic Blécher, Michel Briand, Cyril Garcia, Francis Jutand, Daniel Kaplan, Pascale Luciani-Boyer, Valérie Peugeot, Nathalie Pujo, Bernard Stiegler, Brigitte Vallée, membres du Conseil.

Il est constitué de huit axes développant 40 recommandations :

  1. Enseigner l’informatique : une exigence,
  2. Installer à l’école la littératie de l’âge numérique,
  3. Oser le bac HN Humanités numériques,
  4. Concevoir l’école en réseau dans son territoire,
  5. Lancer un vaste plan de recherche pour comprendre les mutations du savoir et éclairer les politiques publiques,
  6. Mettre en place un cadre de confiance pour l’innovation,
  7. Profiter du dynamisme des startups françaises pour relancer notre soft power,
  8. Ecouter les professeurs pour construire ensemble l’école de la société numérique
Groupe de travail Education et Numérique du CNN
Groupe de travail Education et Numérique du CNN

 

 

 

 

 

 

 

Le rapport propose deux angles de lectures sur les thèmes de l’école et du numérique, l’angle des disciplines, des contenus et des méthodes d’une part, de l ‘autre, et c’est son intérêt principal, comment penser « l’éco-système » économique, institutionnel et éducatif qui va rendre  possible cela : école en réseau, nouvelles industries de la formation, recherche, startups, etc.

Il affirme deux convictions : l’école change, est depuis longtemps un lieu d’expérimentation et d’innovation sociale et pédagogique, les enseignants sont les moteurs de cela et il est faux de considérer l’école comme un bloc monolithique ; la deuxième affirmation est que le système scolaire ne va pas bien, rappelant les résultats de l’enquête PISA, il ne prend pas suffisamment en compte ses mauvais résultats en matière d’inégalité scolaire et d’inefficacité pour rendre « l’école désirable » , lutter contre la démotivation scolaire pour l’ensemble des élèves du primaire et du secondaire.

Dans ce billet je voudrais évoquer deux idées qui me semblent particulièrement intéressante dans la production de ce groupe de travail. Celle des modalités de coopération et de collaboration qui sont rendus possible au sein des pratiques d’apprentissage, de formation, d’enseignement dans les environnements numériques, bien au delà des questions d’équipement des établissements en ordinateurs. « Il faut aussi y voir un changement dans les savoirs, l’avènement d’une société de la question plutôt que de la réponse. Avec une école qui propose une organisation plus horizontale, plus coopérative, plus solidaire, plus créative. » La problématique de la théorie connectiviste de l’apprentissage mériterait d’être mentionnée bien au delà des MOOC dans le document.

Le principe de « co-design » constitutif des compétences collaboratives du futur métier de professeur, Les ateliers Canopé (nouvelle appellation des CRDP et CNDP) pourraient en devenir le prototype : événements pédagogiques hors des établissements, scénarisation collective de cours, développement de « micro-édition de proximité », c’est-à-dire des cours numériques coproduits localement par des équipes de professeurs transversales aux établissements.

Ces réseaux inter-établissements ne sont pas des lieux de formation, mais des lieux où les professeurs dessinent eux-mêmes leur activité, en réseau. La place des directeurs d’école et des chefs d’établissement est essentielle. Mais la conduite du changement demande un management non hiérarchique des projets et des initiatives. Les réseaux professionnels d’enseignants peuvent avoir un rôle majeur pour faire passer dans les établissements le sens de la révolution numérique : un travail en réseau autour de l’activité d’apprentissage avec une attention accrue aux choix et à l’autonomie des élèves.

Enfin il est remarquable que l’équipe animée par Sophie Pene semble témoignée d’une conviction réjouissante dans l’expérience de l’engagement dans la démarche de collaboration et de co-design des projets de ressources didactiques et d’enseignement , elle nomme cela engagement, pouvoir d’agir ou encore « Empowerment » des acteurs, le travail en communauté d’acteurs serait-il une des clef du changement ?

http://www.cnnumerique.fr/education/Philippe Inowlocki, psychologue social

E-learning : libertés de concevoir et d’apprendre.

La formation ouverte et à distance FOAD énonce la promesse de former le plus grand nombre par des moyens technologiques fondés sur des principes didactiques rationnels à moindre coût. Certains y voient le risque d’une formation sans présence humaine, confortant un monde scandé par des technologies dont les logiques répondraient à un moteur exclusivement déductif au dépend de tout autre type d’interactions avec le réel.

C’est assurément une question de société, mais posons nous la question : « A un moteur technologique déductif correspond-il nécessairement un apprenant qui n’apprend qu’exclusivement de manière déductive ? « 

Ma première réaction est de vouloir séparer la question de la marchandisation de la connaissance et la soumission des systèmes éducatifs à cet impératif, question politique, de la question de la mise en œuvre de logiciels, plateformes, simulations fondés sur des « moteurs exclusivement déductifs », question didactique.

Aussi, la discussion voudrait que soient associés systématiquement e-learning et raisonnement déductif car (ou parce que) soutenu par une infrastructure numérique. Le mode de raisonnement déductif se définissant donc en opposition au mode de raisonnement inductif ou d’autres opérations cognitives telles l’invention, la création ou l’intuition, l’imagination, etc…

A notre avis, ce point de vu ne me semble pas pouvoir être établi comme une règle définissant des propriétés génériques de la FOAD (formation ouverte et à distance).

Seul le cas de l’EAO (enseignement assisté par ordinateur) datant des années 70 et de ses avatars contemporains peut s’approcher d’une telle définition. L’entrainement à la maitrise de procédures, fondé sur la mémorisation et l’assimilation de savoirs. Ces méthodes sont employées pour présenter de l’information très structurée et hiérarchisée. Savoirs, dont il est assez aisé de vérifier par des tests la capacité du « sujet » à retenir les définitions, l’organisation de procédures et des arbres de concepts.

Des environnements socio-culturelssimulation économique : l'inflation
L’existence de dispositifs de FOAD aussi normalisés soient-ils, fonctionnant avec des plateformes logicielles, bien qu’ils possèdent une ergonomie d’interaction homme-machine et soient structurés par des logiques de documentation technique, n‘ont pas pour simples fonctions de mettre en oeuvre des moteurs déductifs. En effet, la plupart de ces plateformes (learning Management system) sont architecturées pour exprimer des métaphores, en lien avec les repères socioculturels des apprenants. Il va s’agir de proposer des « campus », des « universités virtuelles », des « classes virtuelles », des « webinars » (web+séminars), des « bibliothèques numériques », etc..En entreprise chaque métier apportera son lot de repères socio-culturels.

Nous sommes bien là dans des logiques de sémantique et de communication didactique.

Scénariser les parcours

Parler de l’environnement de formation ne dit encore rien de la conception didactique des cours et des ressources. D’autres logiques là s’expriment encore, le didacticien, va souvent mettre en scène, « scénariser », mettre en récit, les savoirs.  C’est la dimension la plus connue du e-learning. Là, un grand nombre de stratégies pédagogiques peuvent être utilisées pour développer les connaissances, en particulier la présence ou l’absence de différents acteurs : enseignants, tuteurs, collègues, groupes, binômes et les modalités relatives aux temps d’apprentissage.

Les dispositifs de formation eux-mêmes sont l’objet de scénarisation, quant à savoir quels acteurs (apprenants, tuteurs, groupes) vont interagir avec quelles ressources (cours, exercices, activités support à l’apprentissage), à quel moment (activités synchrones, asynchrones) et de quelle manière (en amphi, en groupe, en binôme, seul, en salle, à distance…). Ces scenarii de cours et de dispositifs sont décrits par des langages normalisés  comme le langage IMS-Learning Design dont l’objectif est de permettre à des enseignants-concepteurs de cours d’échanger des ressources accompagnées de leurs données descriptives.

Là encore, les partis-pris pédagogiques et didactiques les plus divers peuvent y trouver leur expression sans craindre la frustration du langage binaire.

Didactiser avec les typologies d’objectifs d’apprentissage

Mais didactiser pour la FOAD est un travail d’ingénierie des connaissances fin qui consiste à concevoir des tâches, des exercices, des simulations de processus qui placent l’apprenant en position de produire mais surtout de mettre en œuvre une activité de construction de ses connaissances. Ces exercices seront retenus pour leurs propriétés à mobiliser des situations mais également des processus cognitifs spécifiques identifiés : des habiletés (analyser, réparer, synthétiser..).

Le spécialiste Gilbert Paquette de l’ingénierie des connaissances a décrit des répertoires d’habilités identifiées (capacités) pour développer des compétences dans un environnement conceptuel donné (discipline scientifique, technologies, culture métier, etc..). Il redéfinit les fonctions des typologies d’objectifs d’apprentissage de Benjamin Bloom et de ses successeurs.


(cliquer pour agrandir l’image)Graphe Misa
La typologie des habiletés selon Paquette (2002)

Les habiletés regroupées en grandes catégories génériques, permettent de décrire des activités professionnelles ou cognitives complexes (par exemple : créer une charte graphique, gérer un projet de site web, rédiger un thésaurus documentaire, etc..), présentées sous formes de cartes qui vont servir de cadre conceptuel pour concevoir des activités d’apprentissage reproduisant ces processus. Ces exercices demandent pour être réalisés par des apprenants, de mobiliser des habiletés et des connaissances.

« Une compétence est un énoncé de principe qui détermine une relation entre un public-cible, une habileté et une connaissance. » in Paquette Gilbert 2002, Modélisation des connaissances et des compétences. Un langage graphique pour concevoir et apprendre, presse de l’université du Québec.

Place à  l’imagination didactique» !

Ce long développement est là pour démontrer que « l’imagination didactique » prend alors toute sa place  ; l’environnement numérique loin de constituer un langage binaire, va étayer l’ensemble des processus de conception, de développement et de mise en œuvre de la formation. Nous sommes témoins que le numérique permet de connecter les ressources et les personnes, de manière à générer de nouvelles représentations mentales chez les apprenants, il facilite la créativité et l’imagination de solutions à des problèmes peu ou pas structurés, en particulier, par le schéma, l’image et les propriétés du langage humain.

Dispositifs au rabais ?

Reste la question de l’industrialisation de l’ingénierie de formation, qui est celle de savoir si parmi l’ensemble des possibilités technologiques et instructionnelles, seul un très petit nombre d’entre elles risque d’être retenues et reproduites de manière standardisée pour en faire baisser les coûts. Dispositifs pauvres répondant aux besoins de masse.

Il a souvent été observé que les acteurs économiques, les commanditaires de dispositifs prennent des décisions basées sur les coûts et la rentabilité avant d’y intégrer des aspects immatériels et difficilement quantifiables comme la compétence. Et ce, qu’il s’agisse des environnements numériques ou pas !

Il apparait donc qu’il s’agit de questions économiques, managériales et donc de choix et d’usages des instruments didactiques à la disposition des concepteurs.Philippe Inowlocki, psychologue social

Les nouvelles technologies ne soutiennent pas (toujours) les capacités d’apprentissage

Une étude publiée en août 2010 dans le Journal of  Educational Psychology, a permis de mettre en évidence quelques principes simples de l’approche dites SOAR de l’apprentissage et lui a donné une certaine notoriété.

 

Elle observe que les étudiants, même ceux que l’on désigne parfois comme « Digital natives » ont tendance à étudier sur un écran d’ordinateur de la même manière qu’ils le feraient avec des documents papier.

Ils vont copier sans réfléchir des extraits, prendre des notes incomplètes ou mot à mot, élaborer de longues prises de notes qui rendent difficile la mise en relation et la connexion des informations entre elles ;  et en outre, ils s’appuient trop sur des exercices de mémoire comme la relecture ou le recopiage de leurs notes de cours.

Dans cette étude, il est observé que les évaluations sont de 29 à 63 pour cent plus élevées lorsque ils utilisent des stratégies d’apprentissage comme l’enregistrement de notes audio, la création de schémas comparatifs, établissent des associations de concepts et réalisent des exercices pratiques à l’écran ou avec un crayon.

La méthode d’étude SOAR

Le professeur Kiewra, professeur de Psychologie de l’Éducation à l’Université de Nebraska-Lincoln nomme sa méthode SOAR (To soar s’élever, monter en flèche en anglais) , elle décrit les stratégies suivantes : sélectionner les idées-clef d’un cours, organiser l’information avec des schémas comparatifs et des illustrations, associer des idées pour créer des connexions signifiantes entre elles et soutenir régulièrement l’apprentissage par des exercices pratiques.

Ces stratégies viendraient compléter les processus de traitement de l’information du cerveau, explique t’il.

Kiewra détaille : « L’apprentissage se produit mieux lorsque l’information importante est distinguée de l’information moins importante, en la décomposant en idées simples, quand l’information retenue est organisée graphiquement, quand un travail d’association entre les idées est effectué par l’étudiant et lorsque la compréhension est évaluée par des activités d’auto-évaluation régulières. »

Cette étude aurait vocation à orienter et guider les concepteurs pédagogiques pour le e-learning, en intégrant ces stratégies dans le choix des exercices qu’ils proposent, et les consignes même de mise en œuvre des activités à l’écran.

Les développeurs d’environnements technologiques pour la formation à distance, plate-forme (LMS) et outils-auteur pourraient également y trouver de nouvelles ergonomies d’interaction avec les ressources didactiques en ligne.

Proposer systématiquement des outils d’aide à l’apprentissage facilitant l’appropriation du cours, en permettant à l’étudiant de construire ses propres ressources à partir du matériel qui lui est fourni ( outil d’annotation de la ressource,  de création de cartes mentales – mindmap -, outil de citation, de captures d’écran, ….) en offrant un mixte d’outils numériques internes propres à l’environnement ou d’accès à des outils externes, logiciels et services en ligne.

A cela pourrait s’ajouter des outils de collaboration autour des ressources pour rester dans le paradigme socio-constructiviste qui est le nôtre,  mais nous dépassons là le cadre de cette étude.

Cette étude est intéressante car elle illustre un principe didactique : rédiger, transformer et organiser ses propres documents pour un étudiant, c’est en même temps faire un travail de construction de ses connaissances.
L’activité d’apprentissage est une activité mentale qui a été comparée par les didacticiens des situations professionnelles à celles mises en oeuvre dans les situations de travail.

A l’activité productive du travail (pédagogique ici) correspond toujours une activité constructive de nature cognitive,  source d’apprentissages et de développement de compétences .

Portail SOAR study skills :
http://soarstudyskills.com/educators/study-skills-curriculum/research-basis/

 

Sources : Helping students SOAR to success on computers: An investigation of the SOAR study method for computer-based learning.
Jairam, Dharmananda; Kiewra, Kenneth A.
Journal of Educational Psychology, Vol 102(3), Aug 2010, 601-614.Philippe Inowlocki, psychologue social

Uncommon Wisdom on Teaching (Une sagesse peu commune sur l’Enseignement).

Je traduis ici un extrait d’une tribune signée par Arne Duncan , Fred van Leeuwen et Angel Gurría respectivement secrétaire américain à l’Education, Secrétaire général de l’OCDE (Organisation for Economic Co-operation and Development),  Secrétaire général de Education Internationale qui représente 30 millions d’enseignants dans 171 pays et territoires dans le journal en ligne Huffington Post dans le cadre du Sommet International sur la Profession Enseignante.

Certains pensent que les syndicats d’enseignants sont les pierres d’achoppement des  réformes, mais d’un point de vu international,  il se raconte une histoire toute différente. Beaucoup de nations parmi les plus performantes du monde ont des syndicats d’enseignants forts qui fonctionnent en tandem avec les autorités locales et nationales pour stimuler le développement et la réussite des élèves. Dans les systèmes éducatifs les plus performants comme la Finlande, Singapour et de l’Ontario au Canada, les syndicats d’enseignants ont permis d’engager des réformes en tant que partenaires pour une recherche commune à faire avancer et rendre plus efficace l’enseignement et les conditions d’apprentissage.

Ces nations performantes  illustrent comment la collaboration, principe difficile le plus souvent, conduit à des progrès en éducation, bien mieux que par la confrontation « dure ».  Les dirigeants des institutions éducatives peuvent mieux accélérer les changements en travaillant ensemble et en partageant les meilleures pratiques qu’en travaillant seuls.

Partout dans le monde, l’éducation est le grand égalisateur, la seule force qui peut toujours surmonter les différences d’origines, de cultures  et de privilèges. Accroître l’autonomie des enseignants et leur participation aux réformes du système éducatif est vitale non seulement pour que les résultats des élèves s’améliorent, mais aussi pour que la profession enseignante soit mieux reconnue. Nous rejetons l’opinion répandue que cela ne puisse pas être fait.


Uncommon Wisdom on Teaching :

http://www.huffingtonpost.com/arne-duncan/uncommon-wisdom-on-teachi_b_836541.html

Sommet international sur la profession enseignante :

http://www2.ed.gov/about/inits/ed/internationaled/teaching-summit.html


huffington Post



Philippe Inowlocki, psychologue social

Les 100 meilleurs outils pour apprendre en ligne en 2011

La consultante anglaise Jane Hart fondatrice du Centre for Learning & Performance Technologies a interrogé 545 professionnels de la formation dans le monde entier par questionnaire, nous dit-elle, à propos des outils qu’ils recommandent pour apprendre en ligne, dans sa définition, ces services vont du raccourcisseur d’URL à la plate-forme de télé-formation.
Voici les résultats :

 

Les outils sont comparés depuis les années 2009, 2008, 2007 et classés en F = gratuit, C= Commercial, D=logiciel de bureau, S=Serveur, O=Online M=mobile

Parmi le top 10, on remarquera que la plateforme Moodle dont la fonction est plutôt orientée vers des dispositifs d’apprentissage en ligne formels, n’arrive qu’en neuvième position :
1. Twitter – service de micro-blog
2. YouTube – service d’hébergement et dee partage de vidéos
3. GoogleDocs – service de collaboration en ligne
4. Delicious – service de marque-pages social
5. Slideshare – service d’hébergement et de partage de supports de présentation
6. Google Reader – lecteur de flux RSS
7. WordPress – service et logiciel de blogs
8. Skype – service de voix sur IP et de chat
9. Moodle – course management system
10. Facebook – site de réseau social

Jane Hart décrit quatre tendances fortes qui marquent la période 2010 -2011 :

1. L’accroissement des usages des technologies Internet sous forme de services en ligne ( de l’Iphone à Facebook), la phase expérimentale des innovateurs est achevée pour laisser place à une phase d’usages en masse, en particulier de services choisis et pilotés par les personnes au détriment des services mis en œuvre par les organisations auxquelles elles appartiennent ( entreprises, organismes de formation, etc..).

2. Les services et outils pour le travail et la vie privée fusionnent.

Les nouveaux outils qui apparaissent dans la liste ne sont pas des services pour apprendre qui sont dédiés à cette fonction. Cette tendace s’explique par l’attitude des responsable de l’ingénierie de formation qui préfèrent utiliser dans leurs dispositifs les outils que les personnes emploient quotidiennement comme twitter et facebook,plutôt que faire venir les apprenants vers des systèmes de formation propriétaires souvent inadaptés aux besoins des apprenants.

3. Les services sociaux sont prédominants.

La majorité des outils qui ont été plébiscités par le « top 100 » sont des outils à l’orientation très sociale, ce sont des outils qui permettent la co-création de contenus, la prise de contact, la communication et la collaboration entre les personnes, aussi bien que le partage de ressources, d’idées et d’expériences.

4. L’auto-apprentissage de nature informelle est géré par les personnes.

Les solutions d’apprentissage « faite à la main » avec les nouveaux outils sont le fait non seulement des concepteurs de dispositifs pour l’éducation ou la formation mais aussi le fait des apprenants eux-mêmes. Plutôt que chercher des réponses à des questions en se connectant au LMS (Learning Management Système) de l’entreprise, de nombreuses personnes des équipes de travail préfèrent utiliser Google, Wikipedia ou Youtube ; ou encore simplement poser une question sur leurs réseaux, tels Twitter ou Facebook, dans l’objectif d’obtenir une réponse immédiate, pertinente et à priori mise à jour récemment.

De cet état des lieux Jane Hart tire un cinq recommandations pour les organisations et les entreprises :

1. Encourager et soutenir les compétences d’auto-gestion des personnes et des équipes à prendre en charge l’amélioration des résultats du travail en lien avec la formation professionnelle,

According to a cluster of recent behavioural studies, autonomous motivation promotes greater conceptual understand, better grades, enhanced persistence at school and in sporting activities, higher productivity, less burnout and greater levels of psychological well-being. »

2. Aider à développer l’autonomie des salariés sur les questions des services internet qui facilitent la gestion de l’information en réseau (new social tools literacies),

3. Mettre en place du conseil en organisation lorsque les équipes et les personnes ont besoin d’être accompagnées pour identifier les problèmes de performances au travail.

Only when there is a genuine lack of skills and knowledge, is training required [repeat as necessary]. Training should only be done in cases where the other barriers to performance have been addressed. A trained worker, without the right resources and with unclear expectations, will still not perform up to the desired standard. »

4. Repenser les usages des outils et des systèmes de formation dédiés,

Businesses cannot ignore the benefits such tools undoubtedly bring to the workplace, and trying to block their use will likely be a futile exercise that will only lead to disgruntled employees »

5. Aider à développer une culture « d’ouverture » du travail et de l’apprentissage.

Old approaches to managing employees, with their roots in the industrial society are not adequate for hyper-connected, socially aware employees. We need a new paradigm for getting things done and for empowering a new breed of employee that does not function well in a hierarchal, top down, highly controlled environment. »

N’y aurait-il pas ici des signes forts observables de l’émergence dans nos sociétés de l’information d’une culture de l’apprenance dans les organisations ; concept et pratiques d’apprenance que souhaitent diffuser Philippe Carré, Bernard Blandin et d’autres militants de l’autoformation de longues dates..?Philippe Inowlocki, psychologue social

6- Réaliser une veille collaborative sur le tutorat en FOAD. Consulter/diffuser

Comment participer au dispositif de veille ?

Vous êtes lecteur des sites de t@d, vous pouvez participer : adressez nous un petit mail à cette adresse tad2007@free.fr

Nous sommes en phase en démarrage de l’activité et nous allons commencer avec un groupe restreint de personnes.

Lorsque vous avez créé votre compte sur delicious, nous vous rajoutons au “network” -réunion de lecteurs participants “blogdetad” et nous vous demandons de rajouter aux favoris delicious que vous proposez le mot-clef “blogdetad” comme indicateur que cet article est suceptible d’intéresser la communauté de pratiques t@d. Car vous pouvez très bien indexer des publications pour d’autres projets : fiches cuisines, etc..!!

Comment consulter les résultats de la veille participative ?

  1. Sur le site tutoratadistance.fr
    Les descriptions des articles seront diffusées sur le portail de t@d et certaines seront développées sous la forme d’une critique ou d’une analyse,
  2. Widget de t@d
    Un Widget est à la disposition des lecteurs du site, c’est à dire une petite fenêtre à installer partout qui contient l’actualité quotidienne du travail de veille des lecteurs-participants.
  3. Le flux RSS du travail participatif est disponible sous licence creative commons, ce qui suppose de mentionner la source des informations qui sont réunies.Cette veille participative fait l’objet d’une expérimentation avec l’observation de son fonctionnement et sera modifié par une démarche itérative de type essais et erreurs, à partir de feed-backs qui nous seront retournés.

Pour aller plus loin,

  1. Faire une recherche sur les “Folksonomies” …dans Delicio.us : http://del.icio.us/tag/folksonomies
  2. Manipuler les interfaces de l’incroyable site de Moritz Stefaner, Chercheur en “interface design” dont la thèse sur les générations de graphes sémantiques s’intitule “Visual tools for the socio–semantic web”.
  3. Fin de l’article sur la veille collaborative en e-learning.

     

     

Philippe Inowlocki, psychologue social

5- Réaliser une veille collaborative sur le tutorat en FOAD. Tutoriel.

5- Réaliser une veille collaborative sur le tutorat en formation à distance (FOAD).

Télécharger et installer le plugin Del.icio.us ?

Illust-delicious

Delicio.us est accessible par le site du service mais aussi et c’est la manière dont il est le plus utilisé par un ajout de fonctions au navigateur internet (principalement Internet explorer et Firefox). Il s’agit d’une extension téléchargeable gratuitement ici pour IE et Ici pour Firefox

Pour un usage qui ne modifie pas ses propres habitudes de navigation et de lecture, je recommande l’installation de l’extension pour les navigateurs.

Comment remplir la boite de saisie de Del.icio.us ?

Je mets à votre disposition un tutoriel qui décrit les étapes et les fonctionnalités de l’extension, ici pour firefox,
Cliquez sur l’image ou ici pour commencer la démonstration interactive :

Lancementdelicious

Pour résumer :

  1. Je crée un compte gratuitement sur Delicious, login et mot de passe etc..
  2. L’article me semble intéressant à partager et à indexer, je clique sur le bouton “Bookmark this page”.
  3. Je vérifie le titre de la publication à partager, je rédige une description synthétique de deux ou trois lignes maximums qui résument le sujet de la publication,
  4. Je saisie de un à 10 mot-clef concepts qui contextualisent en langage naturel la publication (vocabulaire professionnel, formulation intuitive),

    • ces mot-clef orientent les lecteurs au travers des auteurs concernés, des théories, notions, langue du texte, année de publication, marques, technologies..mais tout ceci est libre ce n’est pas un formulaire.
    • Seul la volonté d’être lu et suivi par des lecteurs incitera à être le plus précis possible.
  5. Sauvegarder pour publier sur Delicious. Il existe une option qui laisse le lien privé.
  6. Les mot-clef sont ensuite des sources d’identification de lecteurs anglophones ou francophones (par exemple) qui réalisent un travail de veille semblable au vôtre. Ces lecteurs-veilleurs sont identifiables par un pseudonyme et peuvent être réunis au sein de “your network”.
  7. Vos lecteurs fidèles peuvent également suivre vos publications en devenant vos “Fans” !

Un grand nombre de fans est particulièrement apprécié naturellement !

Chaque mot-clef ou chaque groupe de mot clef, chaque pseudonyme, le réseau de membres de delicious “your network” peut-être à l’origine de la génération d’un flux RSS qui pourra être placé sur un blog ou sur Facebook ou une page personnelle comme Netvibes , myYahoo!, Igoogle, google reader et d’autres..

Philippe Inowlocki, psychologue social

Souffrir au travail

Christophe Dejours, psychiatre et titulaire de la chaire de psychanalyse santé-travail au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers)

Souffrir au travail

LE MONDE | 21.07.07 | 12h35 • Mis à jour le 21.07.07 | 17h51

Depuis quelques mois, on parle de plus en plus de cas de suicide au travail. Y a-t-il une accélération du phénomène ?

Autrefois, les suicides au travail étaient rarissimes. Le phénomène correspondait à des situations très précises, comme lors de l’exode rural, qui s’est accompagné d’une crise effroyable dans le monde agricole. Mais, depuis une dizaine d’années, les troubles musculo-squelettiques, le nombre de pathologies liées à la surcharge au travail, ce qu’on appelle aussi les karoshis (« mort par surtravail » en japonais) se multiplient à un rythme inquiétant.

Comment expliquer ce phénomène ?

Il faut en chercher l’origine dans la division du travail poussée à l’extrême. Celle-ci est avant tout au service d’une méthode de gouvernement au sein des entreprises, qui estime que plus on a de pouvoir disciplinaire, de maîtrise des gens, plus on gagne en termes d’efficacité et de réactivité. Or, la meilleure façon de dominer, c’est de diviser les gens. Mais depuis la crise du taylorisme, les salariés se sont organisés, ils ont créé de la solidarité au travers de mutuelles, de syndicats, obtenu le droit de grève, des protections, toutes sortes de choses qui enquiquinent les entreprises, d’où la volonté de casser ces protections.

C’est ce qui explique la tendance à l’individualisation des postes de travail et d’évaluation permanente des performances ?

Tout a commencé dans les activités de services à la fin des années 1980. L‘informatisation a été un moyen sans lequel on n’aurait jamais pu déployer le système d’organisation dont Taylor avait rêvé. Dès lors, le poste de travail permet d’enregistrer, voire d’espionner, tout ce qu’on fait et tout ce qu’on ne fait pas. C’est ce qui a permis de systématiser l’individualisation des performances, dont on constate aujourd’hui les effets. Les solidarités, les liens, les protections ont commencé à sauter.

A partir de là, quel mécanisme se met en place pour aboutir à la souffrance au travail, qui peut se traduire, dans sa phase ultime, en suicide ?

Le suicide est l’aboutissement d’un processus de délitement du tissu social qui structure le monde du travail. Une organisation du travail ne peut pas être réductible à une division et à une répartition des tâches, froides et rationnelles, évaluables à tout instant. Dans le réel, les choses ne fonctionnent jamais comme on l’avait prévu. Elle doit reposer également sur le « vivre ensemble ». Lorsqu’on se parle, qu’on s’écoute, qu’on se justifie autour d’un café, c’est là qu’on dit des choses qu’on n’évoque jamais dans un cadre plus institutionnel : on critique la hiérarchie, on parle de ce qui ne marche pas, de ce qui fait difficulté et de ce qui irrite, bref on fait remonter le réel, qui est souvent décalé par rapport à la façon dont le management voudrait que ça marche.

C’est dans ces lieux de convivialité, informels, que se transmettent beaucoup de ces éléments qui permettent de renouveler les accords normatifs, constitutifs des règles de travail et de la coopération dans l’entreprise. Activité obligatoire et convivialité marchent de pair. C’est très important, parce que c’est dans ces moments que se construit le plaisir de s’accomplir, de se retrouver sur des enjeux communs, bref de vivre. C’est un processus extrêmement pacificateur des relations dans l’entreprise.

Sauf que cela devient rare…

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A propos

Psychosociologue de formation, après une carrière de travailleur social et de formateur, passionné de communication interactive dans les réseaux, j’interviens depuis plus de 8 ans comme consultant et chef de projets multimédia en e-formation pour de grandes entreprises, des sociétés informatiques et des organismes de formation.

Je conçois des ressources pédagogiques au plus près de l’activité de travail réelle des professionnels dans le cadre de dispositifs d’autoformation ou de dispositifs mixtes et alternés. A la suite d’expériences de création artistique et de ma rencontre avec les approches de la didactique professionnelle, mon intention est de développer mes activités de conseil, de formation et d’accompagnement sur les systèmes d’apprentissage collaboratif, le tutorat à distance et les communautés de pratiques.

Mes centres d’intérêts m’orientent aujourd’hui vers la production d’oeuvres numériques au carrefour de la didactique et de la création multimédia.

contact : philippe@ki-learning.fr

Ki-learning.fr est une agence installée dans le treizième arrondissement de Paris et intervient aussi bien en France qu’à l’international.